Amour et Raison

Amour et Raison, roman en deux tomes, est en quelque sorte une divagation à la fois artificielle et émotionnelle, mettant en exergue un sentimentalisme truffé de philosophie ou une philosophie vêtue de banalités nécessaires à la survie quotidienne de l'Homme. Une 'hémorragie de l'imagination' dirait Jules Verne, conçue autour d'un discernement à la fois concret et abstrait de l'amour, une approche plutôt élaborée de la raison dans un univers déconcertant et déconcerté, aspirant fortement à l'amour et à la raison puis ballotté entre les deux. C'est l'histoire d'un amour à la fois matériel et immatériel des autres, du pays natal et ultimement de soi-même. Un amour platonique et oblatif perçu par le coeur mais lucidement sensuel appelant parfois l'éros à la rescousse pour sa pleine et entière expression. C'est aussi l'histoire d'une raison qui a pour objectif l'agrandissement moral de l'être humain aux yeux et devant la conscience de l'être humain. Ce roman est principalement, entre autres perspectives, l'histoire du triomphe de cet amour et de cette raison particuliers sur les forces contraires et réfractaires au bonheur de l'humain.
Amour et raison se veut aussi être l'évidence qu'on n'aime jamais que par hasard; on a toujours aimé, dans le lointain tout comme dans la proximité des espérances humaines, dans le rêve comme dans la réalité, sans le savoir, peut-être sans le vouloir. A-t-on toujours raison d'aimer ou aime-t-on jamais raisonnablement ? Amour et raison deux contraires presque qui se donnent la main, deux questionnements qui préoccupent dans le roman et qui font se rendre à l'évidence qu'on aime parce qu'on a le droit ou qu'on s'octroie, sans en avoir le droit, le droit d'aimer ou d'être aimé. On s'approprie raisonnablement ou sans raison apparente le privilège d'aimer et de se croire aimé, même sans cette assurance d'être aimé qui constitue, en tout premier lieu, la raison d'aimer.
Le souffle du roman étant placé entre autres à Jacmel, relate plus que l'histoire d'un passé Jacmélien. S'il le fait, ce passé